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Les chemins du pardon

Dernière mise à jour : 21 nov. 2020

Les 7 étapes du pardon



Faut-il pardonner à ceux qui nous ont blessés ?

Le pardon implique un cheminement intérieur long, difficile, dur à parcourir.

A quoi sert-il ? Le pardon sert à se libérer soi-même. S’il est difficile à accorder, lors d’actes de blessure profonde, il est indispensable pour continuer sa vie sereinement.

Le processus progresse en partie à notre insu. Sa réussite dépend moins de l’outrage subi que de la façon dont nous l’avons vécu. Mais surtout le pardon n'est pas fait envers l'autre mais envers nous-mêmes. Quelques explications:

On ne peut pas pardonner à l'autre si il/elle ne nous le demande pas. Certains d'entre nous s'égarent en disant (sans qu'on leur ai demandé), "Je te pardonne". C'est une erreur monumentale, car la personne qui nous a blessé peut recommencer à n'importe quel moment puisqu'elle ne s'est pas rendu compte de son comportement malfaisant. En revanche, en nous, il est important de ne pas garder vivace l'affront, la blessure, il est important de se délester de la pensée qui fait revenir encore et encore la douleur, l'amertume, le désir de vengeance, la honte même. Le pardon se fait don envers nous-mêmes. A ce propos, lire le sens de l'Ho'ponopono, une approche thérapeutique centrée sur le pardon à soi.


Haine, colère et frustration

La colère est une demande de changement. «C’est un signal qu’il faut écouter. Elle nous dit qu’on nous fait du mal, qu’on viole nos droits, que nos besoins et nos désirs ne sont pas satisfaits, ou tout simplement que quelque chose ne va pas», écrit Harriet Goldhor Lerner, psychologue, dans Le pouvoir créateur de la colère (Le Jour, 1994). La colère nous avertit que nous faisons face à un problème émotionnel non résolu ou que nous investissons trop de nous-même dans une relation. Elle peut aussi nous mettre en garde contre le fait que quelque chose nous empêche de nous épanouir et de parvenir à maturité. La colère est une émotion simple qui traduit l'insatisfaction, l'impuissance à mener notre vie exactement comme nous le voudrions.

Elle est vécue à l'égard de ce qu'on identifie, à tort ou à raison, comme étant «responsable» de notre frustration. La colère se différencie fondamentalement de la tristesse (qui elle aussi traduit une frustration).

Dans la tristesse, on est directement en contact avec le manque lui-même, alors que la colère est une réaction à la cause de la frustration. Selon l'importance de l'insatisfaction, la colère prend différentes intensités: La haine, par exemple, est déclenchée en partie par l'impuissance à se soustraire à la situation non désirée. La révolte est spécifique aux situations où on perçoit une injustice. Plusieurs émotions traduisant la colère sont composites, comme le mépris, la jalousie, le dépit, la rancune...

La colère surgit lorsque l'équilibre est rompu dans un aspect de notre vie.

La colère déclenche une mobilisation de l'organisme entier.

L'esprit est concentré sur le problème (plus particulièrement sur l'obstacle).

Plusieurs réactions physiologiques sont déclenchées et sont particulièrement visibles lorsque la colère est intense. Crispation, chaleur intense, sensation de brûlure, impossibilité à s'apaiser.

Comme tous les sentiments, la colère est une saine manifestation de l'insatisfaction.

La frustration est un état mental caractérisé par un déséquilibre entre une attente et sa réalisation.

Frustration = accumulation d’incohérences

Rage = irritation suite à un manque de patience et d’intolérance

Dégoût = antipathie face à une situation

Écœurement = fatigue suite à de vains efforts

Antipathie = ne rejoint pas nos valeurs profondes

Déception = chute des illusions, cela peut s'avérer positif

Attentes = espoirs inachevés ou impossibilité d’atteindre nos objectifs

Les raisons de la colère :

Un écœurement, Un manque d’écoute, Un manque de communication, A la fois, signal d'alarme et limite à respecter, elle indique une demande de changement, Une situation injuste , abus. C'est un bouillonnement en silence qui dure depuis trop longtemps, un manque flagrant de respect, la dignité bafouée.

Tout commence par des attentes non satisfaites. Un questionnement légitime se manifeste

une analyse trop rationnelle est provoquée, Un jugement s’installe, des décisions non réfléchies sont posées. Incapable d’accepter la situation l’ego s’en mêle, La paranoïa s’installe, Les bouleversements émotionnels se manifestent. Les malaises, les inconforts et des maladies peuvent surgir, La charge émotive est parfois trop difficile à guérir, On ne pardonne pas (quand la demande est exprimée) et on se pardonne encore moins.

Que faire alors?

Décider de ne plus souffrir

Pour qu’il y ait pardon il faut tout d’abord qu’il ait cessation de l’offense, faute de quoi aucun processus de pardon ne peut s’enclencher. Mais comment y mettre un terme ?

La première étape consiste donc à décider de ne plus souffrir, à se mettre hors de portée de la violence subie.

Par exemple en mettant de la distance entre soi et le/la responsable de sa douleur. Dans les cas particulièrement graves, lorsque notre intégrité physique ou psychique est en jeu, la plainte déposée en justice peut être le seul moyen de franchir cette première étape et de mettre l'auteur face à ses responsabilités. « On ne peut pardonner que ce que l’on peut punir » Simone Weil.


Reconnaître que la faute existe

Inutile de chercher à oublier l’offense. Le passé ne s’efface pas. Ce mécanisme de défense enfouit la souffrance, la haine et la rancœur quelque part dans l’inconscient, où leur force destructrice continue d’opérer avec encore plus de violence. Reconnaître l’agresseur comme responsable d’une agression, c’est d’abord une nécessité pour soi, pour vivre.

Cela permet de « retourner la "culpabilité" à l’agresseur et, ainsi, de renouer un lien avec soi-même ». Cela pourra aussi nous éviter de développer des maladies psychosomatiques, ou des conduites d’échecs professionnels et affectifs à répétition. Exprimer sa colère Pour pardonner, la victime doit en vouloir à son « bourreau », c’est-à-dire reconnaître sa propre souffrance et accepter qu’elle « sorte ». Agressivité, colère, voire haine sont utiles dans un premier temps. Elles sont signe de bonne santé psychique, signe que la victime n’est pas dans le déni et ne porte pas la faute de l’agresseur sur elle. Comme l’explique Gabrielle Rubin, « la haine est un sentiment très violent, que l’on ne peut pas faire disparaître. Si l’on n’est pas capable de la retourner contre son agresseur, on la dirige nécessairement contre soi », au risque de déclencher un processus d’autodestruction. Exprimer directement sa colère, sa haine ou ses reproches à son agresseur est rarement envisageable : le responsable peut ne pas se reconnaître comme tel, ou exercer une emprise trop forte sur la victime pour qu’elle ose l’affronter. Il est quand même possible de faire un travail de détachement en soi : écrire dans un cahier tout ce qui nous anime, s’ouvrir à une personne de confiance ou encore consulter un Sophrologue ou un psychothérapeute si la situation est trop douloureuse.


Cesser de se sentir coupable

La plupart des victimes se sentent paradoxalement coupables de ce qui leur est arrivé.


Comprendre celui qui nous a blessé

Le philosophe P.Ricœur appelait ainsi à « ne pas limiter un homme à ses actes, aussi monstrueux soient-ils ». Haine et ressentiment peuvent aider à survivre à une agression, mais à long terme, ils nous détruisent. Comprendre ne veut pas dire justifier et encore moins accepter. Par exemple, on peut comprendre qu'un enfant ayant subi des carences graves dans l'enfance soit dysfonctionnant à l'âge adulte. Mais sa place est dans un établissement qui l'aidera à dépasser ses souffrances. Se faire suivre par un thérapeute afin de réguler ses actes.

Redevenir acteur de sa vie

Pour Nicole Fabre, " pardonner, c’est s’agrandir, c’est laisser en soi la place pour accueillir l’autre", un autre aimant, rassurant, sécurisant qui fasse de nous sa priorité. Le vrai chemin de la libération, c’est de franchir le pas qui permet d’aller au-delà du pardon».







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